L’appareil urinaire est un système complexe qui se divise en voies urinaires supérieures, avec deux reins et deux uretères et voies urinaires inférieures constituées par une vessie et un urètre qui contiennent et permettent d’éliminer les urines.
L’urine est produite par les reins qui sont organes filtreurs dont la fonction est de nettoyer le sang de l’urée, des substances toxiques et des déchets accumulés dans les tissus. Sa couleur varie en fonction de la concentration de l’eau et des protéines. Une fois constituée, elle traverse les uretères et est récoltée dans la vessie d’où elle s’élimine en passant un canal étroit qui s’appelle urètre.
La longueur de l’urètre dans l’appareil urinaire masculin est d’environ 15-18 cm, chez la femme l’urètre est nettement plus courte(4-5 cm) et cette différence les rend plus sujettes aux infections des voies urinaires, Urétrites ou Cystites.
Dans 80% des cas la Cystite est provoquée par des bactéries fécales habituellement présents dans l’intestin qui rejoignent la vessie et la colonisent. Chez la femme la proximité du vagin et de l’anus facilite ultérieurement le passage de ces bactéries à la vessie.
Chez l’homme est plus fréquent la Prostatite c’est-à-dire l’inflammation de la prostate, glande située au-dessous de la vessie et qui entoure l’urètre. L’augmentation du volume du tissu prostatique inflammé compresse la vessie et le passage de l’urine et l’évacuation de la vessie deviennent difficile.
CAUSE DES INFECTIONS URINAIRES
Typiquement les infections du tractus urinaire sont causées par des bactéries intestinales qui se trouvent dans la zone périanale ; ces micro-organismes fécaux sont capables de se déplacer vers l’extérieur et coloniser l’urètre ou, plus rarement, ils peuvent passer à l’intérieur au travers la barrière tissulaire (transmigration)
Les bactéries pathogènes à l’origine des infections urinaires sont dans 80% des cas des Escherichia Coli et
des Staphylocoques saprophyte, epidermidis ou fécal dans 10-15%.
FACTEURS DE RISQUE
La survenue d’une infection urinaire dépend d’une prédisposition et de facteurs comportementaux qui contribuent à en augmenter l’incidence.
Les facteurs anatomiques:
- chez la femme l’urètre court et situé à côté de l’anus et du vagin est une cible facile pour les microorganismes d’origine fécal ou vaginal.
- chez l’homme l’hypertrophie prostatique ou la sténose des voies urinaires entraînant une stagnation urinaire représentent une cause fréquente d’infection urinaire.
Le diabète, certaines maladies neurologiques, un prolapsus utérin ou vésical ou la présence de cathéters ainsi que certaines thérapies peuvent altérer les défenses immunitaires.
Une faible hydratation avec des urines excessivement concentrées ou la constipation (stase fécale dans l’ampoule rectale) peuvent faciliter le passage des bactéries par voie tissulaire.
L’exposition au froid détermine une vasoconstriction locale qui facilite la survenue des cystites.
Un régime alimentaire incorrect, irritant (alcool, café, plats riches en graisses ou trop épicés) peut augmenter l’inflammation tissulaire.
L’usage de dispositifs contraceptifs (diaphragme, stérilet ou pommade contraceptive) ou de traitements hormonaux peut altérer l’équilibre normal de la flore vaginale et réduire sa capacité de défense contre les infections.
Les variations hormonales peuvent entrainer une réduction de la production d’acide lactique (lubrifiant naturel) et provoquer des traumatismes mécaniques pendant la friction : cystite post-coïtale.
SYMPTOMES
Les symptômes d’une infection urinaire varient de personne à personne et sont souvent d’autant plus fort que les bactéries sont proches des voies urinaires supérieures.
Les symptômes d’infection des voies urinaires inférieures peuvent êtrezxz: envie pressante d’uriner; dysurie (difficulté à uriner même en présence du stimulus) ; pollakiurie (mictions fréquentes) ; strangurie (miction douloureuse); hématurie (sang dans les urines); douleurs pelvienne et lombaire; urines troubles; fièvre.
Dans le cas d’infections des voies urinaires supérieures les symptômes suivants peuvent s’ajouter: frissons; forte fièvre ; nausées et vomissements ; douleurs thoraciques.
QUE FAIRE?
Les symptômes décrits précédemment nécessitent de réaliser des examens médicaux permettant de donner une image claire de la situation et d’installer un traitement efficace.
L’analyse d’urine comprend un ensemble de tests de laboratoire pour évaluer les caractéristiques physicochimiques de l’urine récoltée le matin ou au cours des 24 heures ainsi que l’analyse au microscope du sédiment.
La culture d’urine est un examen qui constate ou exclut la présence de bactéries dans les urines et en relève la charge bactérienne.
Pour éviter la contamination de l’échantillon d’essai, il faut prévoir, avant de collecter l’urine, une hygiène intime approfondie et ne pas conserver le premier jet d’urine. En effet les bactéries présentes à l’extérieur ainsi que dans le premier tronçon de l’urètre peuvent passer dans l’échantillon et en fausser le résultat, et ce même si elles ne sont pas directement responsables de l’infection.
L’antibiogramme, souvent associé à la culture d’urine, permet de vérifier la sensibilité ou la résistance aux antibiotiques, des souches bactériennes mises en culture. Il s’agit d’un examen fondamental pour le médecin qui doit choisir le type d’antibiotique à administrer; un antibiotique prescrit sans consulter l’antibiogramme peut en effet ne pas être efficace et peut aussi augmenter la résistance aux antibiotiques.
PREVENTION
Certaines précautions permettent de diminuer le risque d’infections urinaires:
- Eviter les aliments irritants qui générant une inflammation.
- Boire une quantité d’eau suffisante permettant de produire au moins 1,5 litre d’urine.
- Soigner l’hygiène intime (qui pour la femme doit être effectuée de l’avant vers l’arrière) en particulier avant et après les rapports sexuels.